Je ne vais pas vous faire une revue classique de ce roman. Tout le monde, ou presque, l’a lu, et tout le monde en a entendu parler. J’ai envie de vous parler de ce livre plus intimement. J’ai envie de vous expliquer pourquoi Petit Pays m’a bouleversée.
Je lis depuis toujours, mon père nous a toujours répété qu’on ne pouvait pas s’ennuyer puisqu’on savait lire. Alors lire est devenu mon activité préférée. J’ai adoré, aimé, détesté des tas de personnages de romans. Pas toujours le héros ou l’héroïne, j’ai souvent eu un faible pour les personnages secondaires. Ceux dont on parle moins mais qui comptent beaucoup.
Quand j’ai commencé Petit Pays, j’ai su que cette fois-ci quelque chose serait différent. Dès les premières pages, j’ai eu le coeur qui battait plus fort.
Pour la première fois dans ma vie de lectrice, je me suis identifiée au héros et ce dès le prologue. Gaby, c’est moi, c’est ma soeur, mes amis et notre enfance. C’est l’histoire d’un enfant métis dans une ville, et pas au fin fond de la jungle, avec des lions et des tribus que je ne connais même pas. Ce sont les rues de Buja, où je suis née, les après-midi à la piscine avec les copains, les concours de plongeons, les ruelles pleines de bougainvilliers, les voyages en voiture à travers des beaux paysages pendant les vacances scolaires.
L’enfance de Gaby, c’est celle de tous les métis sur ce continent, mais aussi celle des enfants blancs et noirs qui ont grandi à Buja, Yaoundé, Dakar ou Kinshasa. On a tous volé des mangues chez un voisin, écouté le gardien, le cuisinier ou la nounou , assis dans la cour, on a tous connu cet ami de la famille , plus africain qu’européen, mais un peu raciste sur les bords qui énerve notre mère et fait sourire notre père, les soirées à la maison jusqu’au petit matin où tout le monde danse dans le jardin. On a aussi, presque tous, connu le déchirement du retour vers cet autre pays dont on vient mais qu’on connait peu. Ce pays où on est chez soi mais pas tant que ça, où on doit s’acclimater en regrettant tout ce qu’on a quitté. Les circonstances, heureusement, étaient souvent moins dramatiques, mais le déracinement est le même. Il le fut pour moi en tout cas.


Petit pays est le premier roman qui traite du métissage, sans pour autant que ce soit le sujet principal du roman. Et en cela , ce roman est forcément devenu mon préféré. Parce qu’il parle de ce que je suis, de mes ressentis . Parce que pour la première fois, le héros du roman, je le connais.
Je n’ai qu’une hâte, que mes filles grandissent et puissent lire Petit Pays. Parce qu’aujourd’hui c’est elles qui vivent cette enfance que je souhaitais tellement leur offrir, parce qu’aujourd’hui elles vivent dans leur petit pays.
Je n’ai pas encore lu le livre mais j’en ai entendu parler.
Où est ce qu’on peut l’acheter à Kigali?
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Je pense qu’Ikirezki l’a en version poche! Ça vaut vraiment la peine de le lire ❤
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